Dimanche 17 juin s'est déroulée une des courses les plus "folle" de la Manche : la BARJO.
Plusieurs distances étaient à l'honneur 15, 25, 50 et 100 kms
Sur 15 km, Nicolas BEUVE boucle le circuit en 2h12'45" après avoir couru le semi marathon de Caen le week-end précédent. Mais que nous prépare t'il? ;)
Et sur le 50 km, notre demi barjo, Baptiste GUILLEMAIN a terminé la course en 08h27'56".
Bravo à nos deux athlètes pour être allés au bout de cette difficile course.
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Compte rendu par Baptiste lui même :
"Ce weekend se déroulait le trail de la Barjo dans le nord Cotentin,
l’occasion pour moi de conclure une saison minée par une blessure au
pied droit…qui est toujours là au départ trail.
Au programme, 50km
de sable, galets, terre, boue, roche…accompagnée d’un petit 1500m de
dénivelé positif. Pour m’accompagner, un Breton et un Lorain qui veulent
profiter du soleil et du paysage normand !
Le départ est donné à 10h dimanche matin pour attaquer par 3km de plage où deux murs de roches à escalader nous attendent.
Dès le départ, on perd Cédric de vue mais on sait qu’il nous attendra à
l’arrivée. A la sortie de la plage, on enchaine sur 10km de chemin en
bord de mer qui dépaysent déjà avec quelques bifurcations dans les
terres pour se mettre quelques côtes dans les jambes !
Au premier
ravitaillement, tout va pas trop mal. On a aperçu les filles par ci par
là et elles nous attendent au ravitaillement. J’arrive à m’alimenter,
m’hydrater et ma douleur au pied est la même depuis le début mais
n’augmente pas. Parfait, il reste 38km à faire et encore 1400m de
dénivelé positif !!!
On repart tranquillement en attaquant par une
belle côte bitumée, puis du chemin où ça monte, ça descend pour revenir
le long de la côte. Une des beautés du département est la diversité des
plages : du sable, de la roche mais aussi, du galet petits et
gros…aïe…le pied n’apprécie pas, et en arrivant au ravitaillement du 24e
km, je me rends compte en effet que le pied commence à bien tirer. J’en
profite pour changer de chaussures (plus légère et plus souple), manger
un morceau…plonger la tête dans le bac à eau pour me changer les idées.
David commence à me regarder du coin de l’œil car je commence à douter
sur la fin alors qu’on est qu’à la moitié…Pas de prise de tête, on se
fixe comme objectif ravito après ravito et c’est reparti direction Goury
avec la perspective d’une météo moins clémente.
Un dernier passage
dans les terres en reprenant encore un peu de dénivelé annonce la
couleur pour la fin de la course : début des crampes aux ischios, le
pied qui tire de plus en plus… Et on revient sur le chemin de douanier
avec du chemin, du galet, des talus ou portiques à franchir. 28e, 30e,
32e…on avance encore pas trop mal malgré le vent et la pluie qui tombe
gentiment même si je commence à pas mal marcher. 33e km, on arrive au
ravito, les filles sont déjà là, elles ont déjà préparé les vestes :
trop fortes les coach du jour !
Aucune interrogation, le nez de
Jobourg est à 6km, j’ai promis à david de lui montrer le site, en route !
4km de plaisir à marcher dans les côtes, relancer sur le plat et les
descentes….c’est le pied ! Ascension jusqu’au nez de jobourg et nous
voilà au 39e km avant dernier ravito. On prend un peu de temps car
trotter sur 1 jambe et demi commence à tirer un peu beaucoup…on doit
déjà avoir un peu plus de 1000m de dénivelé, on est loin derrière au
peloton, ça fait plus de 6h qu’on a commencé et je me rend compte que la
prochaine fois, je la préparerai sérieusement et sans bobo car ça
picote un peu là !
On repart doucement, très doucement…(« Nan mais
qu’est-ce que je fou là bordel ??? »)….on arrive sur le sentier au bord
de falaise, on prend une photo, on n’est pas pressé et j’aperçois un
gars devant nous. Et puis zut, si on arrive pas à aller le chercher
lui….et on en reprend 1, puis 2, 3, 4, 5 jusqu’à une dizaine comme ça,
tout va bien, David ne dit rien, je mène l’allure, je ne sens plus mon
pied…après 43km c’est assez ironique.
L’ironie…en effet, j’ai jamais
entendu parlé d’une blessure qui s’en va en forçant dessus…arrivés au
45e km, c’est la panne. J’ai du mal à poser le pied, je pousse de plus
en plus sur les bâtons pour compenser…david me motive, les filles aussi
mais c’est compliqué, surtout avec les derniers km qui sont les plus
durs. Les coureurs passés nous reviennent dessus, nous encouragent ainsi
que nos suiveuses de choc (Yasmine et Amélie toujours présentes).
Dernier ravito, les bénévoles nous encouragent et pour les remercier, on
se fait raquetter nos derniers Tucs !! On est à 3,5km de l’arrivée et
on nous prévient : il reste une grosse côte…et ça grimpe pas mal. En
effet, plus de 110m de dénivelé en moins d’un km ; ça, c’est fait. On
est en haut, on se fait doublé par un coureur de Saint-James qui fait la
100km et on se rend compte à ce moment-là qu’il nous reste moins de 2km
et qu’à un moment ou un autre, il va peut-être falloir la finir cette «
rando barjo ». On finit par un passage dans un petit bois avant
d’arriver à l’entrée du bourg dans un vrai brouillard normand et
franchir la ligne d’arrivée avec un chrono de 8h27…
Le chrono est
anecdotique. Je cherchais un gros trail pour ne pas finir la saison sans
rien avoir fait et j’ai été servi ! Le parcours est top (max 2 ou 3km
de route sur l’ensemble du parcours), les bénévoles sont présents
partout et ils déchirent, un paysage varié et magnifique du début à la
fin rien que sur 50km !
Maintenant, après 2 jours, la récup est plus
que bonne mais mon pied me chatouille encore un peu donc place à la
médecine et la rééducation pour revenir le plus tôt possible !"